L’UGTG ou les élections à géométrie variable (1)

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L’UGTG a toujours exprimé une position politique, mais s’obstine à refuser de participer aux élections politiques guadeloupéennes quelles qu’elles soient. Et pour cause, c’est un syndicat. En mars 2010, pendant la campagne  des élections régionales des 14 et 21 mars 2010, l’UGTG avait diffusé en Guadeloupe une déclaration dont voici cet extrait qui m’avait interpellé :

« Pourtant, pour changer la vie en Guadeloupe, pour changer la vie qui nous est imposée, ne suffit-il pas SIMPLEMENT de se mettre au service du Peuple Guadeloupéen pour exiger de SARKOZY, du MEDEF, de Penchard, de Lurel et de Gillot le respect des Accords BINO du 26 février 2009 et de l’Accord Général du 04 mars 2009 ?

Pourquoi faire semblant de présenter des programmes électoraux vides et désincarnés alors que les revendications posées par les masses en mouvement et le Peuple de Guadeloupe, pendant 44 jours, constituent dans leur globalité, par leur diversité et leur pertinence un vrai projet de société ? 

Pourtant, avec l’application pleine et entière des Accords BINO http://ugtg.org/IMG/pdf/accord_bino-2.pdf et de l’Accord du 04 mars nous disposerions d’un programme de gouvernance, d’administration et d’actions politiques en faveur des maléré, des chômeurs, des handicapés et des personnes âgées, d’un projet politique pour l’aménagement du territoire, la valorisation de notre culture et de notre patrimoine, d’un dispositif économique en faveur des entrepreneurs et créateurs Gwadloup, capable de garantir la formation,  la réussite scolaire et professionnelle pour nos jeunes et également de placer nos compétences guadeloupéennes aux commandes. » http://ugtg.org/article_1175.html 

C’était sans doute à l’occasion de ces élections régionales de 2010 qu’il fallait constituer une liste et se présenter devant le peuple pour enfin appliquer lui-même les accords qui constituent un « programme de gouvernance, d’administration et d’actions politiques en faveur des maléré, des chômeurs, des handicapés et des personnes âgées …»  D’autant plus que l’UGTG pourfendait selon lui, l’indigence, la vacuité des programmes électoraux des candidats aux élections régionales. Pourquoi ne pas avoir sollicité les suffrages des électeurs pour exécuter ce « projet politique pour l’aménagement du territoire, la valorisation de notre culture et de notre patrimoine, d’un dispositif économique en faveur des entrepreneurs et créateurs Gwadloup, capable de garantir la formation,  la réussite scolaire et professionnelle pour nos jeunes et également de placer nos compétences guadeloupéennes aux commandes » dont nous disposerions?

De surcroît, l’UGTG n’a eu et n’a de cesse de dénoncer les politiques  qui ont été et/ou qui sont à la barre au motif que ces derniers ne sont pas la hauteur des enjeux. Comment l’UGTG pouvait-il affirmer qu’« avec l’application pleine et entière des accords précités constituait un programme de gouvernance, d’administration […] et en même temps avoir refusé de se donner les moyens politiques de sa réalisation ? Est-ce à dire qu’après cela tout serait pour autant résolu en Guadeloupe? Peut-être pas, mais tout de même… Sur qui l’UGTG comptait-il ou compte t-il pour appliquer ce qu’il considère comme un programme de gouvernance, d’administration [….]? Sinon, comment envisage t-il de s’y prendre pour accéder au pouvoir politique ? An konsyans, an balan, an lari’la? Est-ce que l’UGTG attend l’année zéro de l’indépendance pour une alternance, une alternative politique en Guadeloupe?

Pourtant, l’UGTG n’est pas opposé aux les élections puisque le syndicat participe régulièrement aux élections prud’homales.

L’UGTG avait obtenu  51,67 % des voix aux élections prud’homales du 3 décembre 2008. http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_travailleurs_de_Guadeloupe

A ce sujet, dans un document publié par CCN, l’UPLG faisait une mise au point à l’adresse de l’UGTG. Extrait : « Les syndicats eux-mêmes, l’UGTG en particulier, participent dans la sphère sociale aux élections prudhommales, aux élections dans les entreprises. C’est là un fait de reconnaissance et de pouvoir qui lui permet de s’élever dans des instances contre le patronat. L’UGTG siège au Comité Economique et Social Régional du fait de sa légitimité syndicale issue des élections et donne son avis au Conseil Régional. »

http://www.caraibcreolenews.com/news,guadeloupe,1,1933,10-05-2010-guadeloupe-uplg-ugtg-comme-un-dy-but-de-chiraj-y-.html

Comment l’UGTG peut-il accepter de participer aux élections prud’homales, s’enorgueillir d’être majoritaire au sein de l’instance de représentation professionnelle (http://ugtg.org/article_669.html) et dès qu’il s’agit d’instance de représentation politique s’y refuser catégoriquement sous le prétexte  que ces élections-là sont des élections coloniales, allant jusqu’à pourfendre ceux des candidats, (par ailleurs,  alliés au sein d’une même coalition)  qui avait choisis de se jeter dans l’arène?  Qui a gagné dans cette affaire ? En quoi, cet appel à l’abstention a t-il participé à faire changer quoique ce soit dans les affaires de la Guadeloupe? Le système colonial que l’UGTG dénonce, a-t-il été, ou est-il pour autant démantelé ou consolidé ? Pour qui l’UGTG a-t-il fait le lit pour avoir mené campagne tambour battant en faveur de l’abstention ? De plus, pour avoir révélé nombre de malversations, avoir fait montre de connaissance, de maîtrise des dossiers, d’expertise lors des débats télévisés, pendant les négociations, comment peut-on se tenir à l’écart des hémicycles, sauf pour y siéger dans l’assemblée consultative de la Région Guadeloupe?

C’est une réflexion dont l’UGTG ne peut faire l’économie. Être dans les lieux de délibération d’une collectivité, faire partie d’une assemblée en plus d’une assemblée consultative comme le C.E.S.R. ne serait-ce pas un pas de plus vers la gestion, l’administration de la Guadeloupe ? Le dire ce n’est pas tomber dans la provocation à l’égard de quiconque, verser dans la critique acerbe ou de donner des leçons à qui que ce soit, mais émettre une opinion pour  provoquer, ouvrir le débat, nourrir la réflexion collective.

On croise les doigts pour que nos amis de l’UGTG ne reviennent pas en 2015 pour dénoncer ceux des candidats qui solliciteront les suffrages des électeurs qui ont le sens du pays, une vision ambitieuse, audacieuse de son développement, proposent une alternative, un projet politique, économique, culturel indéniable, sincère, prometteur, solide, on dòt lidé pou nou sòti adan kabouya-la nou maré adan-y la…

*mis à jour le 18/05/2023

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