En attendant de voir ce qui va se passer le 27 décembre dans l’hémicycle, d’ores et déjà, mon petit doigt émet plusieurs hypothèses:
– la première, c’est que l’on va assister à un coup de théâtre, un coup d’éclat spectaculaire de la part de Gillot, puisqu’il tient mordicus à la collectivité unique, et qu’il se sent mené en bateau depuis belle lurette. On verra à cette occasion, comment la synergie dont on nous avait vendu les bienfaits n’était qu’une mascarade? Il piquera une grosse colère. Il surprendra tout son monde, fera une déclaration tonitruante, prendra ses cliques et ses claques et quittera la réunion avec ses coreligionnaires. D’autant plus que le prochain semestre, c’est lui qui prend le relais du congrès. Mais sera-t-il assez couillu pour renverser la table avec des arguments-massue?
– l’autre hypothèse, est qu’il aura obtenu quelques concessions en coulisses et qu’il se tiendra sage comme une image et comme beaucoup (à quelques rares exceptions), on entendra de beaux discours tous azimut, sur le chômage, la jeunesse…(nou ja konnèt) tout empreint de velléités, de bonnes intentions mais tellement creux, sans saveur, que ce sera un jour ordinaire dans un pays immobile, avec certains dirigeants rigides, peureux, incapables de s’élever au rang de dirigeants dignes de ce nom, ambitieux, volontaires, acteurs intrépides, tout le contraire de ce qu’ils sont à la vérité. On connait si bien ces discours dont nous en a déjà tellement saouler qu’à côté, le rhum c’est de la gnognotte.
– par un de ces revirements qui vous laisse bouche bée, Gillot brandira la résolution de 2009 dans laquelle on peut lire notamment: Considérant l’aspiration réitérée du peuple guadeloupéen à être l’acteur premier de sa propre destinée, Considérant l’impérieuse nécessité pour y parvenir, de déterminer démocratiquement les voies et moyens devant conduire à l’élaboration d’un projet guadeloupéen de société partagé.» Emporté dans son élan, il prendra à témoin la Guadeloupe toute entière, nous invitera à arrêter de tourner comme des toupies à fouet.
– la proposition de Gillot pour un référendum sur la gouvernance, prenant en compte toutes les options et de plus, il obtiendra, l’inscription de la question statutaire à l’ordre du jour et nous annoncera des débats sur des questions de fond, cartes sur table. Assemblée unique, collectivité, autonomie dans le cadre l’article 74…N’oublions qu’on nous l’a chanté sur tous les airs depuis 2009: « Ce projet guadeloupéen de société doit être élaboré par le peuple guadeloupéen sans carcan ni limites, sur la base d’une méthode qui favorise son appropriation par le plus grand nombre, sans qu’il ne soit pour autant accaparé par quiconque » ou que « Nous estimons que toutes les idées doivent trouver un espace pour s’exprimer et que cet espace s’appelle la démocratie. » ou aussi « Il n’y aura pas de questions taboues« , et encore que « Il convient de rester ouvert à d’autres possibilités« .
– il aura réussi à convaincre madame Borel-Lincertin de cesser de faire dèyè kaz, d’avoir peur, qu’ils finiront enfin par accorder leurs violons et comme quand surviennent des guérisons miraculeuses, ils prononceront des mots touts neufs, et avec l’enthousiasme des nouveaux convertis ils nous parleront d’autonomie politique, de prise en main de notre destin, que nous n’avon pas besoin d’attendre comme le messie, un quelconque acte 3 pour dire ce que nous voulons pour notre pays…et qu’ils vont poser l’ « acte 1 de la responsabilité » (pour emprunter ce mot à Succab) comme on pose la première pierre d’un nouvel édifice.
– après moult débat, ils transmettrons aux premières heures de 2013, une résolution pour que les choses aillent vite à l’instar de ce qui s’est passé à Saint-Barth: « Le 8 octobre 2009, le conseil territorial de Saint-Barthélemy a approuvé, à une large majorité6(*), une délibération7(*) visant à « présenter au Gouvernement une demande officielle en vue de l’accession de la collectivité de Saint-Barthélemy au statut de pays et territoire d’outre-mer associé de l’Union européenne et des Communautés européennes ».
– dernière hypothèse: le congrès est renvoyé sine die, le temps de relancer le débat sur les différentes options qu’offre une évolution statutaire/institutionnelle
Wait and see, donc!